Les dernières statistiques sur les ventes de voitures révèlent une tendance surprenante : certaines couleurs peinent à trouver preneur. Malgré une palette de choix de plus en plus vaste, les consommateurs continuent de privilégier des teintes classiques, laissant certaines nuances sur le banc de touche.
Un coup d’œil aux chiffres, et le constat s’impose : le marron, déjà discret sur la route, s’efface carrément dans les concessions. Moins de 1 % des voitures vendues arborent cette couleur. Un désintérêt qui intrigue les observateurs du secteur automobile, toujours en quête d’explications à cette fidélité envers le noir, le blanc ou le gris.
Plan de l'article
Les couleurs de voiture les moins populaires en 2023
Les données des derniers mois révèlent que certaines teintes, malgré la diversité affichée par les fabricants, ne trouvent toujours pas leur public. À côté du marron, qui ne représente qu’une fraction symbolique du marché, d’autres couleurs subissent le même sort. Le phénomène ne se limite pas à une simple question de goût passager : il s’installe et façonne l’aspect des rues.
Pour illustrer cette tendance, voici les couleurs qui peinent à convaincre les acheteurs cette année :
- Rouge
- Jaune
- Bleu
- Rose
- Orange
- Rouge vif
- Vert pomme
Pourquoi ce rejet des couleurs vives ? Les spécialistes avancent plusieurs pistes. Karl Brauer, analyste chez iSeeCars, souligne que la valeur de revente influence fortement les choix des consommateurs, qui misent sur des couleurs « sûres ». Les rapports de BASF confortent cette idée : la part des voitures grises ne cesse de grimper.
| Année | Options de couleur | Pourcentage de voitures grises |
|---|---|---|
| 2004 | 7,1 | 60,3 % |
| 2023 | 6,7 | 80 % |
Phong Ly, PDG de iSeeCars, note d’ailleurs que la variété des couleurs disponibles a légèrement décliné, passant de 7,1 en 2004 à 6,7 en 2023. Cette contraction, couplée à la montée en puissance du gris et de ses cousins, marginalise encore un peu plus les couleurs vives.
Analyse des statistiques récentes
Les organismes spécialisés, notamment iSeeCars et BASF, convergent sur le même constat : la préférence pour les couleurs neutres s’accentue sur le marché des véhicules neufs. En 2004, on comptait en moyenne 7,1 options de couleur ; en 2023, ce chiffre est tombé à 6,7. Cela peut sembler anecdotique, mais cela traduit un glissement vers la discrétion chromatique.
Karl Brauer, analyste, insiste : le blanc, le noir et le gris attirent pour leur sobriété et leur capacité à préserver la valeur d’un véhicule lors de la revente. Le rapport de BASF est sans appel : la part de marché des voitures grises est passée de 60,3 % à 80 % en une vingtaine d’années.
Phong Ly, à la tête de iSeeCars, perçoit dans cette évolution une tendance durable. Les couleurs éclatantes comme le jaune, le rose ou le vert pomme se raréfient. L’analyse de carVertical va dans le même sens : la préférence pour les teintes neutres s’observe partout, ou presque.
Les informations compilées par Carscoops et d’autres sources du secteur confirment cette orientation : les acheteurs s’en tiennent à des choix classiques, la palette disponible se resserre, et les parkings perdent de leur éclat au profit de la sobriété.
Facteurs influençant le choix des couleurs
Le choix de la couleur d’un véhicule ne relève pas du simple caprice : plusieurs facteurs s’entrecroisent. La revente, d’abord. Les véhicules blancs, noirs ou gris gardent mieux leur valeur sur le marché de l’occasion. Des études le montrent : ces teintes sont associées à une image plus haut de gamme, ce qui rassure au moment de revendre.
L’industrie automobile elle-même façonne ces préférences. Dans les années 1980, la Renault 5 ou la Fiat Grande Panda affichaient fièrement leurs couleurs éclatantes, mais aujourd’hui, les modèles phares, comme ceux de Tesla, parient sur le blanc pour incarner la modernité et la simplicité.
Du côté des experts en psychologie et comportement, Tristan-Frédéric Moir et Frédéric Dubois rappellent le poids des références culturelles et du besoin d’appartenance. Les couleurs vives séduisent une minorité en quête d’originalité, mais la majorité se tourne vers des choix perçus comme élégants et universels.
La technique compte aussi. Grâce à des innovations en peinture automobile, évoquées par Christophe Couture, les teintes neutres gagnent en durabilité et demandent moins d’entretien, ce qui pèse dans la balance pour ceux qui veulent un véhicule qui vieillit bien.
Finalement, le choix d’une couleur de voiture condense des arguments économiques, culturels et technologiques. Le résultat : une domination nette des teintes neutres, au détriment des couleurs éclatantes, qui peinent à sortir du lot.
Impact sur le marché de l’automobile
Les chiffres de 2023 sont clairs : le rouge, le jaune et le bleu restent à la traîne. En France, les consommateurs se détournent aussi du rose, de l’orange, du rouge vif et du vert pomme. Cette préférence pour la sobriété se retrouve sur tous les continents.
| Région | Couleurs les plus populaires en 2023 | Couleurs les moins populaires en 2023 |
|---|---|---|
| EMEA | Blanc, Noir, Gris | Rouge, Jaune, Bleu |
| Amérique | Blanc, Noir, Gris | Rouge, Jaune, Bleu |
| Asie Pacifique | Blanc, Noir, Gris | Rouge, Jaune, Bleu |
| France | Blanc, Noir, Gris | Rose, Orange, Rouge vif, Vert pomme |
Cette évolution laisse des traces sur le marché. Les modèles proposés se déclinent en moins de couleurs : il y a vingt ans, les clients pouvaient espérer choisir parmi plus de sept teintes, aujourd’hui, ils n’en ont plus que six à sept selon les marques. Le gris, lui, domine le marché : près de 80 % des voitures vendues en 2023 arborent cette couleur, contre 60,3 % en 2004.
Le cap a été franchi. Les constructeurs, à l’écoute des analyses de iSeeCars et de son PDG Phong Ly, adaptent leurs gammes à la demande. Partout, le blanc, le noir et le gris prennent le dessus, que ce soit en France ou à l’international. Les analystes, comme Karl Brauer et Benoit Charette, y voient la conséquence de stratégies guidées par la valorisation à la revente et la maîtrise des coûts de production.
Face à cette uniformité, les constructeurs affinent leur offre. Les rapports de BASF le prouvent : les couleurs qui sortent du rang, comme le bleu, le rouge ou le vert, reculent. Les progrès réalisés en matière de peinture automobile profitent surtout aux teintes neutres, qui s’imposent comme le choix le plus pragmatique pour qui veut un véhicule qui traverse les années sans perdre de valeur.
Le bitume ressemble de plus en plus à une palette monochrome. La voiture colorée, jadis synonyme d’affirmation, devient l’exception. Reste à voir si, un jour, l’envie d’originalité reprendra le volant et ramènera un peu de couleur dans le paysage.


