Depuis la réforme de 2017, la désignation d’un trésorier au sein du CSE reste facultative dans les entreprises de moins de 50 salariés. Pourtant, dans la pratique, son absence complique la gestion des budgets ASC et AEP. Certains employeurs choisissent d’endosser eux-mêmes cette fonction, créant parfois des situations de confusion sur la responsabilité effective des fonds.
La loi impose un contrôle strict des flux financiers du CSE, mais ne détaille pas toujours les tâches à répartir entre les élus. Ce flou réglementaire alimente régulièrement des débats internes sur la répartition des rôles et la sécurisation des comptes.
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Le trésorier du CSE : un acteur clé pour la gestion financière du comité
Le trésorier du comité social et économique (CSE) occupe un poste à part. Il ne se contente pas de tenir les comptes : il incarne l’exigence de rigueur et la transparence indispensables à la confiance entre élus et salariés. Prendre en charge la gestion financière du comité social, c’est faire preuve de vigilance et d’intégrité. Sans ce repère, le CSE risque erreurs de gestion, conflits et contrôles accrus.
Dans les entreprises de plus de 50 salariés, la désignation du trésorier devient une nécessité, car il faut impérativement séparer les budgets d’activités sociales et culturelles (ASC) et de fonctionnement. L’absence d’un responsable dédié fragilise la surveillance, alors que les flux financiers s’intensifient et que les justificatifs se multiplient. En pratique, même les petites structures préfèrent souvent confier cette mission à un élu, pour garder la main sur leurs ressources.
Le statut de salarié protégé distingue le trésorier du CSE. Cette protection contre le licenciement lui donne l’indépendance requise pour piloter les fonds collectifs. Ce n’est pas seulement un gestionnaire qui s’occupe des chiffres. Il devient l’interlocuteur de l’employeur, des prestataires et du comité, attendu pour son sens de la clarté et de l’équité dans la distribution des ressources.
Voici concrètement ce qui relève de ses missions :
- Gestion financière : il surveille les flux, répartit les budgets et suit les dépenses du comité.
- Transparence : il présente régulièrement les comptes et rédige le rapport financier annuel.
- Responsabilité : il engage sa personne sur la tenue et la justification des comptes bancaires du CSE.
Le choix d’un trésorier CSE structure l’organisation autour d’une priorité : défendre les intérêts communs et garantir le fonctionnement démocratique du comité, au bénéfice de tous les salariés.
Quelles missions concrètes et quelles compétences pour ce poste ?
Au quotidien, le trésorier du CSE devient le garant de la gestion financière du comité. Sa première tâche : contrôler les comptes bancaires, surveiller les budgets et anticiper les besoins. Il doit faire la distinction entre le budget de fonctionnement et celui des activités sociales et culturelles (ASC), chacun ayant ses propres règles. C’est aussi à lui que revient la comptabilité : il rassemble les factures, vérifie les justificatifs, et trace chaque dépense ou recette.
S’ajoutent à cela la rédaction du rapport de gestion annuel, la préparation de la présentation devant les élus, et parfois les échanges avec l’expert-comptable. Il doit donc être précis, pédagogue et à l’aise pour vulgariser des données qui peuvent sembler techniques. Les interactions avec les prestataires externes (fournisseurs, organismes sociaux, banques) exigent de la méthode et un certain sens de la négociation.
Le poste réclame une bonne maîtrise des bases de la comptabilité. Mais ce qui compte tout autant, c’est la capacité à s’organiser, à alerter dès qu’un écart budgétaire apparaît, à synthétiser l’information. Se former au rôle de trésorier CSE permet d’intégrer les subtilités du budget de fonctionnement et des ASC, et d’éviter les impairs susceptibles d’entraîner des conséquences lourdes.
Pour clarifier le périmètre de ses missions, voici les principaux axes à maîtriser :
- Établir et suivre le budget du comité
- Assurer la transparence financière auprès des élus et des salariés
- Travailler en lien avec l’expert-comptable du CSE
- Faire respecter la réglementation applicable
La gestion des finances du CSE ne laisse pas de place à l’imprécision. Pour assumer ce poste, il faut du discernement, de la méthode et le courage de tirer la sonnette d’alarme si la situation le nécessite. C’est la seule façon de préserver les ressources collectives et la confiance des salariés.
Processus de désignation et différences avec les autres membres du CSE
La désignation du trésorier dans le comité social et économique (CSE) n’est pas imposée par la loi dans tous les cas, sauf pour ceux gérant des activités sociales et culturelles. Le code du travail laisse une marge d’appréciation aux élus. Le processus dépend du règlement intérieur du CSE. Généralement, ce sont les membres titulaires qui élisent le trésorier parmi eux, à main levée ou à bulletin secret, selon les pratiques internes.
Contrairement au secrétaire, dont la présence est une obligation légale, le trésorier du CSE s’impose de fait dès qu’il y a gestion de budgets. Dans les plus petites structures, il est encore possible de répartir les tâches financières entre plusieurs élus. Mais dès que l’enjeu financier grossit, la nomination d’un responsable devient évidente pour sécuriser la régularité des comptes.
Le trésorier n’a pas nécessairement le statut de salarié protégé, contrairement aux membres élus titulaires. Sa particularité réside dans le fait qu’il concentre la gestion des flux financiers et assume la responsabilité morale et parfois pénale des comptes. Les autres membres du CSE, eux, participent à la vie démocratique, interviennent sur les sujets de santé, sécurité et conditions de travail, mais ne gèrent pas nécessairement la comptabilité.
Cette distinction des rôles fait la force du collectif, mais elle suppose un climat de confiance. Un règlement intérieur clair et des décisions transparentes protègent à la fois le comité, ses élus et, au final, les salariés.
Pourquoi le rôle de trésorier est-il si stratégique pour la santé financière du CSE ?
La gestion financière du CSE ne se réduit pas à des opérations de comptabilité. Elle engage le comité social devant l’ensemble des salariés. Le trésorier CSE se trouve au centre de cette responsabilité : il veille à la justesse des comptes, à la conformité des dépenses et à la transparence des décisions. Sans cette rigueur, la confiance s’effrite, les aides peuvent être contestées, les droits collectifs mis à mal.
Le budget de fonctionnement et la subvention ASC sont deux piliers distincts. Le trésorier répartit et contrôle chaque dépense. Il doit jongler avec les obligations comptables et fiscales, anticiper les contrôles, préparer les rapports pour l’employeur et les salariés. Le moindre oubli peut entraîner redressements ou sanctions.
Pour illustrer l’étendue de la vigilance requise, voici les points de contrôle majeurs :
- Respect des règles de droit commun en matière de comptabilité
- Suivi précis des dépenses et recettes du comité
- Équilibre entre fonctionnement et activités sociales
Le rôle du trésorier CSE se révèle alors déterminant : il assure la pérennité des actions sociales, la transparence des comptes et le bon usage des fonds. Face à des obligations de plus en plus pointues, cette expertise est un rempart contre l’opacité et l’improvisation. Mieux vaut un CSE solide que de naviguer à vue, quand il s’agit de l’argent de tous.


