Alors que le polyester domine les rayons, le denim s’impose dans des tenues autrefois réservées au travail. Les codes vestimentaires changent de camp : l’excentricité devient une forme d’élégance, et le confort n’est plus synonyme de négligé.
Certains accessoires franchissent pour la première fois les frontières du masculin et du féminin, brouillant les repères traditionnels. Entre expérimentations textiles et mélange des influences, l’année 1972 marque un tournant dans la circulation des styles.
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Plan de l'article
Pourquoi 1972 a été une année charnière pour la mode
Difficile d’ignorer le choc esthétique qu’a représenté 1972 pour la mode. Paris et New York vibrent alors au rythme de créateurs qui font voler en éclats les dogmes figés. Yves Saint Laurent ose le smoking pour femme, repense l’élégance loin des carcans et s’aventure sur le terrain de l’androgynie. À Milan ou Los Angeles, la jeunesse s’approprie le sportswear : la Nike Cortez s’impose en symbole urbain, preuve que confort et allure peuvent cohabiter.
Les tendances ne se décident plus dans le secret des ateliers : elles s’installent dans la vie de tous les jours, du café du coin aux grandes avenues. Sur la scène américaine, Calvin Klein impose une silhouette dépouillée, radicale, à rebours de la flamboyance qui dominait jusque-là. Les inspirations hippies laissent leur empreinte : franges, teintes vives, motifs hypnotiques se glissent sur les portants, prolongeant l’esprit de Woodstock jusque dans les vitrines.
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En 1972, la création s’accélère, s’entremêle, se nourrit des quatre coins du monde. Paris, Milan, New York, Los Angeles : chaque capitale défend son style, mais toutes participent à l’invention d’un langage partagé, fait de liberté revendiquée et d’audace assumée. Plutôt que de suivre la société, la mode années 1972 la précède, la bouscule et la réinterprète à sa façon.
Quelles pièces et motifs faisaient sensation dans les rues et sur les podiums ?
Dès le printemps, le jean pattes d’éléphant envahit les trottoirs, incarnant à la fois la rébellion héritée du mouvement hippie et la récupération par les podiums. La maxi-jupe épouse les jambes, libère la démarche : une allure qui s’accorde parfaitement avec la couture hippie chic de la saison. Les pantalons pattes d’éléphant, taille haute, s’accompagnent souvent d’un col pelle à tarte ou d’une chemise à motifs tourbillonnants, clin d’œil à la folie psychédélique.
Dans les boutiques, la frontière entre vêtements fonctionnels et extravagance s’estompe. Les lunettes de soleil oversize, aux verres teintés orange ou bleu, deviennent incontournables. Entre vestes en daim à franges, foulards sur cheveux longs et gilets crochetés, la mode flirte avec la nonchalance des campus américains aussi bien qu’avec l’effervescence de Montparnasse.
Sur les podiums, les grandes maisons s’emparent de ces codes venus de la rue. Patchworks, broderies d’inspiration lointaine, jeux de superpositions : la mode de 1972 pioche sans complexe dans tous les registres. On retrouve l’esprit hippie, une touche rock, la désinvolture californienne. Fleurs, rayures, couleurs saturées : chaque défilé célèbre la créativité individuelle et l’énergie collective, signatures indiscutables de cette année pas comme les autres.
Les icônes et créateurs qui ont donné le ton en 1972
L’audace règne sur les podiums, portée par des figures qui imposent leur tempo. Yves Saint Laurent révolutionne la saison, offrant à la femme une nouvelle posture, indépendante, sûre d’elle, pantalon et smoking à l’appui. À Paris, les créateurs captent l’air du temps et s’empressent de le devancer.
À Londres, Vivienne Westwood et Malcolm McLaren transforment leur boutique de Chelsea en laboratoire d’idées radicales, annonçant les secousses punk à venir. Les pages de Harper’s Bazaar regorgent d’images où les stars, David Bowie, Bianca Jagger, rivalisent d’audace, leurs looks marquant durablement les esprits.
1972 voit aussi émerger de nouveaux visages : Jean-Charles de Castelbajac commence tout juste à tracer sa route, tandis que Jean Paul Gaultier affine son style, déjà iconoclaste. De l’autre côté de l’Atlantique, Diane von Fürstenberg prépare sa robe portefeuille, future pièce culte. Les images de Farrah Fawcett et Mick Jagger achèvent de fixer le style de l’époque : mélange de glamour, d’insolence et de spontanéité.
La culture mode de 1972 naît de ces croisements : la haute couture parisienne, l’avant-garde anglaise et la vague pop se répondent. Les frontières s’effacent, la créativité se diffuse, et la mode s’invente, portée par des icônes et des créateurs décidés à tout bouleverser.
S’inspirer du style seventies : conseils pratiques pour réinventer son look aujourd’hui
Explorer la force des années 70 pour renouveler son look, c’est s’autoriser à sortir du cadre. L’époque ne se limite pas à quelques clichés : elle propose un réservoir d’idées pour qui souhaite se distinguer sans se brider.
Certains vêtements et accessoires incarnent l’énergie seventies : jeans pattes d’éléphant, chemises à col pelle à tarte, vestes en daim, ou lunettes de soleil oversize font immédiatement référence. Les matières naturelles, du coton au cuir en passant par le velours côtelé, apportent authenticité et relief. Les teintes comme l’ocre, le rouille, le bleu passé ou le vert olive se marient sans effort pour composer un style bohème ou urbain, selon l’envie du jour.
L’équilibre se joue entre clin d’œil rétro et modernité. Parfois, il suffit d’un détail, une ceinture sur une robe fluide, des bottes hautes, une paire de Nike Cortez (la basket révélée lors des Jeux olympiques de Munich en 1972, devenue mythe pop de Farrah Fawcett à Forrest Gump). Les amateurs du Studio 54 pourront miser sur la veste à paillettes ou le pantalon taille haute, hommage à la fièvre disco.
Voici quelques astuces pour adopter ce style sans tomber dans le déguisement :
- Associez motifs géométriques et imprimés floraux, pour rappeler la diffusion des tendances si caractéristique de l’époque.
- Privilégiez les coupes amples et décontractées, loin des silhouettes trop strictes d’aujourd’hui.
- Chinez dans les friperies ou explorez les collections capsule inspirées des seventies, souvent à l’honneur lors des récentes fashion weeks à Paris, New York ou Milan.
La mode de 1972 continue de souffler un vent de liberté sur les créateurs actuels. Oser combiner, mélanger, sortir du rang : voilà ce qui donne encore du relief à une garde-robe qui refuse de se fondre dans la masse.
